Dans un excellent article paru avant-hier dans Libé, Jean @Quatremer interpelle les europhiles de tout bord sur le trop grand poids que prend l'Allemagne dans la direction de l'UE. Force est de constater que les ministres français ne se sont pas rendus à Bruxelles pour défendre et mendier - on commence à être coutumier du fait - mais directement à Berlin. Si on se le demandait encore, ce sont bel et bien Wolfgang Schauble et Sigmar Gabriel qui évaluent le projet de budget français. Pourquoi donc ne pas parler désormais de "Europäische Semester".
En parallèle, on nous annonce sur Twitter que 14 des 28 nouveaux commissaires compteront dans leur équipe un Allemand comme n°1 ou n°2 (ici, en revanche, le Français reste de rigueur: on parle de "Chef de cabinet").
Nous n'avons donc pas résisté à la tentation d'infographer la présence allemande au sommet des institutions européennes. Un Président du Conseil européen qui ne parle ni Anglais, ni Français, mais très bien Allemand. Un Président de la Commission contrôlé par Martin "Voldemort" Selmayr. Un Service d'Action extérieure vraisemblablement dirigé par une Allemande, une fois notre cher Pierre Vimont parti. Un hémicycle strasbourgeois qui s'apparente davantage à une troisième chambre allemande qu'à un Parlement européen (finalement les Allemands gagneraient à le maintenir à Strasbourg...). Un Mécanisme européen de Stabilité et une Banque européenne d'Investissement, organes cruciaux pour les cinq années à venir, plan Juncker oblige, dirigés par des Allemands.
Nul ne pourra plus douter des talents de stratège d'Angela Merkel. Bismarck, si tu nous entends...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire